26 mai 2009
Un trou de verdure que j’ai observé pendant 16 ans… si j’allais le visiter?
Je force une dernière fois
sur mes jambes et arrive enfin à la lisière des arbres. Après 5 heures
de marche continue, j’y suis. La sueur coule sur tout mon corps collant
mes vêtements à ma peau, formant une tâche d’un bleu sombre dans mon
dos. Mon chignon ne ressemble plus à un chignon depuis bien longtemps
et quelques mèches se sont plaquées sur mon front. Mon sac me déchire
l’épaule et s’est dans un gémissement de douleur et de satisfaction que
je le laisse s’écraser à mes pieds. Je l’enjambe et m’avance vers un
carré de verdure d’une centaine de mètres. Un trou dans cette forêt
infinie, une rupture dans ces lignes de sapins. Cette clairière cela
faisait 16 ans que je la regardais. Tantôt de la balançoire quand
j’étais enfant, tantôt des transats quand j’étais adolescente. Je lève
les yeux et regarde l’immensité du paysage qui s’étend sur plusieurs
centaines de kilomètres. Je tente de repérer la maison mais sans
succès, elle se perd dans le patchwork que forment les champs. Je
souris à l’idée que sur la balançoire ou dans les transats, les deux
cousines et la sœur que j’avais abandonnée le temps d’une journée,
devaient me voir sous la forme d’un point noir. Je les imaginais rirent
à cet instant de ma détermination pour cette futilité. Après tout, il
m’avait fallut 16 ans de contemplation pour que je me décide à y aller.
Quand j’avais une dizaine d’année, moi et ma cousine imaginions que la
ribambelle de chiens que l’on s’était inventée partait courir sur cet
alpage. Et nous gueulions dans le jardin jusqu’à ce qu’ils reviennent.
Nous y tenions à ces chiens même si tout les matins nous leurs donnions
de nouveaux noms car ceux de la veille avaient été oubliés pendant la
nuit. En parlant de nuit, le soleil n’allait pas tarder à embrasser
l’horizon et disparaître pour partir réveiller les pays ou les gens
vivaient la tête en bas. Je repartis chercher mon sac et en sortie un
appareil photo dernier cris. J’avais reçus l’ordre de prendre le plus
de photos possible sous peine d’être privée de crêpes à vie. Et c’est
sous cette menace que je passai deux heures à photographier cette
clairière en m’attardant sur l’arbre immense qui trônait au centre même
de prairie. Quand j’en eux terminé, la nuit avait recouvert le ciel de
son manteau de nuit. Les étoiles étaient de sortie, chacune cherchant à
aveugler sa voisine. La lune était pleine, sa lueur blafarde se
reflétant sur les aspérités de la végétation. Je sors alors une
lanterne et la dépose sur la couverture que j’avais préalablement
installée. Je m’allonge profitant enfin de ce moment de repos absolu.
Je glisse ma main dans une de mes poches et en sors une petite boite
bleu ciel ou un chameau est représenté. De mon pouce, je fis glisser le
couvercle en carton et en sortie un petit cylindre de 10 centimètres
d’abords jaune puis blanc. Je lue sans la lire la mention « fumer tue »
écrit en gras. En rangeant cette boite, j’attrape un autre cylindre
plus gros dont l’une des extrémités s’ornaient d’une molette et d’un
bouton. Je fit glisser cette molette et appuyais sur le bouton faisant
apparaître une flamme aux reflets bleuâtres. Je l’approche du cylindre
que je tenais dans ma bouche et aspire quand ils s’embrassèrent. Le
silence est telle que j’entends de cylindre griller au contact de cette
flamme. J’aspire une nouvelle fois faisant roussir l’extrémité du tube.
J’avale et s’est en soufflant que je crache un volupté de fumée opaque.
Je la regarde s’élever à la rencontre de la nuit en ponctuant son
chemin de détours et d’arabesques. Elle se disperse mais je lui envoie
une jumelle. Quand les dix sœurs furent nées à tour de rôle et qu’elles
eurent disparut je sortie un duvet de mon sac aux bandoulières
tortueuses et me glisse dedans. Je ferme les yeux me délectant des
bruits que laissaient échapper la forêt.
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